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Réflexion féminine
1 mars 2015

La fête des grand-mèr(d)es

En ce jour de fête des grands-mères, fête inventée par ailleurs par la célèbre marque de café en 1987, je ne suis pas triste. Je peux même dire que je ne suis pas plus heureuse que les autres jours de ma vie. Pourtant j’ai eu 2 grands-mères. Une encore bien vivante dont je n’ai malheureusement jamais été proche et l’autre décédée, depuis 5 ans je crois. Cette grand-mère décédée qui s’appelait Hélène, n’était pas une fille commeuh les autreuh. 

Sans titre

Pour commencer elle est née en 1922, elle a eu ma mère lors de sa 42ème année. Ce qui fait que j’avais 3 générations d’écarts avec celle-ci. Beaucoup, n’est-ce pas ?

Bon ça c’est juste pour vous expliquer le contexte. Et je continue de ce pas.
J’ai grandi dans une maison, avec mes parents, mon frère et ma grand-mère, en rase campagne, tellement rase, cette campagne que je n’ai pas de numéro de rue. Je n’ai pas de rue non plus en fait. J’étais située entre deux villages, isolée de tous pour mon plus grand bonheur d’une part et de mon plus grand malheur d’autre part.

Quand j’étais petite, mes deux parents travaillaient, et c’est ma grand-mère qui s’occupait de nous quand ils n’étaient pas là. Je m’explique : entre midi, elle venait nous chercher à l’école, nous faisait à manger, nous re-ramenait à l’école, nous cherchait le soir à l’école. Et tout les mercredis et autres jours où mes parents étaient absents, elle s’occupait de nous.

Quelle chance a-t’on eut mon frère et moi. Nous n’avons pas été élevés par une étrangère mais par la mère de ma mère.
Bon il est vrai que notre maison (construite par ma grand-mère et mon supposé grand père dans les années 50) est très belle, très grande, dans un endroit très calme et très charmant. Ce qui fait que j’ai longtemps joué dans la forêt, je pouvais faire des promenades avec ma chienne sans que personne n’ait peur pour moi, et je ne me faisais pas prié pour y aller.

Vous vous dites, "mais où veut-elle en venir à la fin !"

J’y viens, j’y viens calme toi, voyons.

Cette grand-mère qui a connue certainement pleins de choses dans sa vie genre la second guerre mondiale toussa, (oui je suis originaire de la Moselle, frontière Allemande et Bas-Rhinoise) et bien cette grand-mère et la personne qui m’a fait certainement le plus de mal dans ma vie. Bon à part elle, il n’y a pas eu grand monde, soit.

Dans ce contexte idyllique, ma grand-mère faisait tâche. Elle me traitait de « glenne Hex » en patois, petite sorcière. Mignon, me diriez-vous. Parce que vous ne l’avez pas vu me le dire vous répondrais-je. J’avais 6 ans ?
Un jour j’ai appris qu’elle lisait mon journal intime. C’était désastreux pour moi
Vers 16 ans, lorsque je me pesais, ma grand-mère me demandait ensuite,
« combien tu pèses ?
-50kg
-Mais tu es grosse ! Quand je me suis mariée je faisais à peine 50kg »

Oui, je mesurais déjà 1m68 et j’étais loin d’être grosse. Quant à elle, elle a toujours été petite, ceci explique cela. Aujourd’hui je peux le prendre avec du recul ! Mais pas à 15 ans. Alors j’ai eu quelque soucis de comportement alimentaire mais pas bien grave qui n’ont pas duré.

Par ailleurs, il y avait chez elle une sorte de haine envers les hommes. Ce qui fait qu’elle avait certainement peur pour moi, mais cela se traduisait par des soupçons envers mon intégrité.

Par exemple ? Depuis que je suis toute petite, ma grand-mère était persuadée, mais vraiment, PERSUADEE que mon père et moi avions une liaison. Etrange n’est-ce pas ?

De ce fait, elle détestait mon père (sauf quand elle avait besoin de lui) et s’en prenait à moi. Moralement seulement car elle ne m’a jamais frappée. Oui parce que lorsque ce genre de soupçon faisait surface, elle n’en parlait qu’à moi. Jamais devant mon père ou ma mère.
Elle m’adressait une sorte d’accusation, comme si, déjà, c’était vrai (c’est complètement faux je précise) et comme si je faisais en sorte de provoquer mon père sexuellement ? Toute petite je précise, j’avais peut être 8 ans quand je m’en suis rendue compte.
Je me souviens que je me sentais obligée de lui tenir compagnie, parce qu’elle me le demandait, quand elle regardait la télé. Elle adorait regarder « les feux de l’amour » j’attendais qu’elle s’endorme pour que je puisse m’en aller discrètement. Une fois, dans cette série, il y avait un homme qui tentait d’embrasser une femme. Cette femme l’a giflé en guise de réponse. Ma grand-mère s’est tournée vers moi et m’a dit « c’est comme ça que tu dois faire avec ton père ! » Mon dieu quand j’y repense…

Ce qui a fait que je n’ai jamais eu une vraie relation père-fille avec mon père, toujours de la distance.
Ce qui fait que je portais une sorte de culpabilité mais je ne savais pas pourquoi
Ce qui fait que j’ai toujours galéré pour avoir confiance en moi.

 

Source: Externe

 

Ah Mamie… Si tu savais comme je t’ai toujours détestée. Ta disparition a fait du bien à tout le monde. Si, tout le monde.

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Commentaires
G
Ta disparition a fait du bien à tout le monde. Si, tout le monde.<br /> <br /> <br /> <br /> Ton tour viendra!<br /> <br /> Je te souhaite que personne n'en dise autant pour toi!
Réflexion féminine
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